Alors, quand le château d’Amboise (résidence royale de François Ier, roi cher à mon cœur) apparaît devant mes yeux après de longues heures de route, j’oublie la fatigue, les courbatures et même la faim (alors que je suis une incorrigible gourmande !). Je ne veux qu’une chose : y aller, tout de suite. Dans la minute. Peu m’importe où garer la voiture, peu m’importe les valises dans le coffre : elles nous attendront.
La visite m’enchante, cela va sans dire. Mais j’ignore encore que le rêve va se prolonger le soir même. Nous nous rendons au spectacle nocturne A la cour du Roy François, dans l’enceinte du château. Les retardataires prennent place dans les gradins, les lumières s’éteignent et les premières notes de musique se font entendre. Et là… La magie opère. Je suis dans une bulle, insensible à ce qui se passe tout à côté de moi. Je n’entends pas les chuchotements des spectateurs, ni les applaudissements. Et pourtant, j’applaudis moi aussi. François Ier, la Reine Claude et Léonard de Vinci sont à quelques mètres de moi. Je suis ailleurs, complètement.
Mais déjà, le spectacle prend fin, et j’applaudis, j’applaudis sans éprouver l’envie de m’arrêter. Je souris, et mes yeux pétillent, je le sais.
Le lendemain, je fais mieux connaissance avec Léonard de Vinci, pour qui j’ai beaucoup d’admiration, en me rendant au Clos Lucé, sa dernière demeure, non loin du château d’Amboise.
Un immense parc entoure la bâtisse, où sont exposées les différentes inventions de Léonard. Reconstituées aussi fidèlement que possible, elles me permettent de voyager dans l'esprit de ce formidable avant-gardiste. L'endroit est calme, et j'y aperçois même quelques écureuils. La balade dans cet écrin de verdure est apaisante, et j'en ressors sereine, après y avoir pris de nombreuses photos.
Mais le clou du spectacle reste Chambord, le pavillon de chasse de François Ier. Sa résidence secondaire, qui n'a rien à envier à la principale, loin de là. C'est l'un des plus beaux châteaux de France, à mon humble avis. Je retiens mon souffle alors que j'y pénètre. La visite de sites historiques relève pour moi du sacré.
Ici, je suis subjuguée. Il y a peu de mots pour décrire ce que j'ai ressenti quand je l'ai enfin vu de mes yeux. C'était magique.
J'étais à Chambord, là où l'un des plus prestigieux rois de France, quelques siècles plus tôt, avait pris d'importantes décisions, avait dormi, chassé, et aimé, sans doute.
J'étais là, et je l'ai vu, comme si 500 ans ne nous séparaient pas.