Très cher Lecteur, je t’ai abandonné bien longtemps, et je m’en excuse. T’écrire plus souvent fait partie de mes bonnes résolutions pour 2011 ! (Pardonne-moi en avance, je ne tiens ces dernières que quelques semaines, j’en ai peur !)
Je m’aperçois que je ne t’ai encore jamais parlé de livres, Ami Lecteur… C’est une tâche qu’il me faut réparer bien vite, car ne pas m’attarder sur le sujet relèverait du sacrilège, pour moi qui vit entourée d’eux.
Je lis toutes sortes de livres mais, je l’avoue, mon cœur accorde une grande, une immense place à ce que l’on nomme la littérature jeunesse. Je pense que tu n’es pas surpris.
Et si tu me connais un peu, Lecteur, tu ne vas pas être étonné de mon premier choix (Que veux-tu, je ne peux pas tout le temps être imprévisible !).
Peter ne se souvient de rien. Il ignore la raison de sa présence dans cet orphelinat. Il a pourtant une certitude : sa mère est quelque part, et attend qu’il la trouve. Elle l’aime, forcément, et fait tout ce qu’elle peut pour le retrouver.
Dans ce cahier que lui a donné Sœur Anne, il écrit ces lettres qu’il voudrait lui envoyer. Mais la vérité n’est pas toujours aussi belle qu’on le pense. C’est ce que Peter découvrira, au long de son périple, entouré des autres orphelins, ces autres enfants perdus…
Tu l’auras compris, Ami Lecteur, il s’agit de l’histoire de Peter. Peter tout court. Avant qu’il ne devienne celui que nous connaissons tous : le célèbre Peter Pan, le garçon qui refuse de grandir. Et qui nous amène à nous poser cette question : mais qui est-il réellement ?
Qui est ce personnage complexe, attachant sans aucun doute, mais qui n’en est pas moins troublant et cruel ?
De cette lecture, on ressort avec des questions plein la tête. Des questions pas toujours simples, mais nécessaires. Qu’en est-il de l’amour maternel, qui nous semble si naturel ? Qu’est-ce qui m’a poussé à devenir ce que je suis ?
Le journal de Peter n’est pas à lire au premier degré. Non, cela serait bien trop dommage.
Enfin, il faut que je te dise un mot (même plus que ça !) des illustrations. Elles sont justes… Magnifiques. Martin Maniez (l’illustrateur, tu l’auras compris) a de l’or au bout des doigts. Le papier vieilli, les photos, les articles de journaux, les lettres collées dans l’ouvrage donne à ce dernier une impression de réalité remarquable.
Je terminerai, si tu le veux bien, Lecteur, Mon Précieux, par quelques petits extraits qui - peut-être, qui sait ? – te donneront envie de lire cette petite merveille.
« Elle m’a parlé d’un endroit fabuleux, là où vivent toutes les fées. Il n’apparaît sur aucune carte. C’est le pays de Nulle Part. Du bout du pied, elle a tracé le chemin sur mon cahier, et nous y sommes allés. La deuxième à droite, ensuite tout droit jusqu’au matin. C’est la plus belle île que je connaisse. Un million de flèches d’or la désignent. Et je l’ai reconnue tout de suite. »
« Mais ils ont tous appris à voler et je les ai emmenés où je voulais. Ici, sur mon île. »
« Moi, Peter, capitaine en chef des enfants perdus, j’interdis formellement, sous peine de bannissement de notre île merveilleuse :
(…)
6. D’oublier de croire aux fées et de les condamner ainsi à disparaître ; (…) »
Sebastien Perez & Martin Maniez, Le journal de Peter, Milan Jeunesse.
PS : Comtesse, cet article vous est dédié, en espérant que ma prose vous plaise (même si elle est bien loin d'égaler la vôtre !)